Does the Berlin wall still exist ?




recherche visuelle dans une forme de palimpseste



Yuliya Ruzhechka

Il s'agit de l'Histoire dont la
narration n'est pas en rapport
avec l'époque, mais qui, pour
l'esprit, dépasse le présent.


G.W.F.Hegel
"Leçons sur la philosophie de l'histoire"

Née l'année de la chute du Mur de Berlin, je suis consciente du rôle qu'occupe cet événement dans l'Histoire mondiale et dans les enjeux géopolitiques d'aujourd'hui.
Mais je me sens surtout attachée à cette notion de dédoublement, déchirement entre l'est et l'ouest qui peut exister dans un pays mais aussi chez un individu. Sans rentrer dans l'explication des méthodes et des capacités de art-thérapie avec les moyens de la photographie et l'écriture, j'essaie surtout retranscrire dans ce projet cette mémoire involontaire et fantomatique que j'ai du Mur de Berlin et la lier avec ma perception de l'Histoire du Mur.

C'est une expérience troublante, polymorphe, ambiguë, angoissante, qui permet d'apercevoir la chute du Mur de Berlin dans sa relation complexe avec le présent : cet événement nous a laissé des traces visibles qui ont transformé le périmètre de la ville de Berlin dans un monument historique, et des traces invisibles – les blessures intérieures et les murs immatériels qui existent toujours de deux côtés de l'ancienne frontière.

La chute du Mur de Berlin fut un des évènements les plus « couverts » par les médias de son époque. L'image mental du mur qui se brise en laissant deux univers se rencontrer reste encrée dans l'imaginaire collectif.
Mais tout au fond de chacun qui a vécu cet événement, comment cette réunion se passe-t-elle ? Le Mur de Berlin, est-il vraiment disparu ?
Les conséquences géopolitiques sont représentés par des transformations des frontières intérieures et extérieures de l'Europe et les changements dans les directions des relations internationales. Ces conséquences de la chute du Mur de Berlin sont plus ou moins évidentes dans le monde actuel, malgré des interprétations ambiguës des bouleversements géopolitiques.
Le regard rétrospectif est nécessaire pour la meilleure appréhension de l'évènement car il permet mieux placer cet évènement dans le contexte historique et trouver son lien avec le présent.

« Does the Berlin wall still existe ? » est une tentative de comprendre comment fonctionne la mémoire personnelle et comment peut se construire la grande Histoire avec un certain recul. Mais surtout – quel est le lien entre ces deux concepts et plus précisément – comment s'est construit l'histoire du Mur de Berlin à travers des expériences personnelles immédiats, l'imaginaire et la mémoire. Ceci est une errance entre les fantômes de l'histoire, en passant par les cloisonnements et les débris.

Memoire
Les phénomènes de mémoire influencent notre perception de l'histoire et du présent en créant dans l'inconscient les liens fragiles entre ces deux temporalités. C'est avec l'aide de mémoire collective que les évènements du passé trouvent leur place dans le présent et c'est à travers des différents médiums (tels comme la littérature, le théâtre, la photographie, la peinture) que la mémoire s'inscrit dans l'inconscient de l'humanité. Le caractère sélectif de la mémoire donne le lieu à l'oubli des évènements ou des détails, et le caractère subjectif et fragmentaire des souvenirs donne le lieu au lien entre la mémoire et l'imaginaire.

La mémoire collective est un des fondateurs de l'identité.
Est-ce que l'oubli va donc déformer cette identité ou en créer une autre ?

Histoire
Il est impossible de saisir l'essence de tel événement historique comme la chute du Mur de Berlin, car chaque tentative d'en tirer une interprétation devient réducteur et seul la complexité des visions et leurs multiplicités peuvent en donner une représentation juste.
La complexité de saisir et de représenter l'Histoire est due au fait qu'elle est liée à la fois à l'archive, au document, à la politique et à l'imaginaire. Il est nécessaire de traiter ces différents aspects qui construisent l'Histoire et qui sont à la fois ses dérives. La complexité de concept de l'Histoire est dans le rapport va-et-vient qu'elle entretient avec la mémoire, la représentation, le récit, le mythe, l'imaginaire, la politique et la sphère sociale.

Dans le projet « Does the Berlin wall still exist ? » je ne prétends pas de révéler la vérité historique, mais de donner une interprétation subjective de l'Histoire, qui est regardée sous une prisme de l'expérience personnelle. Bien évidemment, la démarche autobiographique s'entrecroise avec le concept de l'Histoire, de la mémoire, la notion de conscient et inconscient. Même si les récits sont écrits à la première personne et les photographies sont clairement des reflets de regard subjectif, je considère que le personnage principale de ce projet n'est même pas le narrateur, mais l'Histoire. Mais...
Suis-je trop naïve pour parler de moi à travers de l'histoire du Mur de Berlin ?

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